dimanche 14 février 2016

de RETOUR DU NEPAL

Décembre 2015/janvier 2016

C'est après 5 heures de jeep sur une piste très accidentée dangereuse parfois à peine accessible, utilisable, jonchée de pierres par les glissements de terrain des séismes d'avril et mai 2015 que nous voyons les premières destructions de maisons. 









                       





GYANGSANG : 
fin de piste, petit hameau partiellement reconstruit de tôle, de planches de bois 















Kansha, descendu de Tawal nous y attendait, équipé de son doko (panier de bambou porté sur le dos) pour charger nos 40 kgs de vêtements et chaussures offerts par les enfants français.

Nos sacs à dos et doko chargés nous descendons le sentier pour traverser la Khola (rivière)  Ankhu Khola sur le poule (pont himalayen). 


Nous allons grimper pendant 4 heures sur des sentiers à fort denivelé faits de marches de pierre

La montée sur Kutal se fait accompagnée de femmes et d'hommes porteurs de sacs de ciment de 50 Kgs, leur courage force mon admiration, des mulets chargés aussi de sacs de ciment se pressent, nous devons nous écarter de leur chemin.





Pause bien méritée sur le lieu d'une maison détruite, le muret (chautara) reconstruit permet d'y poser les dokos d'où une facilité à les remettre sur le dos. 













Village de KHUTAL, 
nous longeons l'école provisoirement reconstruite de tôle et de bois. 































Nous voyons les premiers camps de réfugiés victimes des séismes sur des emplacements sécurisés, à l'abri d'éventuels glissements de terrain, non loin d'un point d'eau

Les habitants de KHUTAL ont tout perdu : maisons, céréales, bétail, le village est meurtri par la perte d'êtres chers :  

Rachel et ses grands parents sont décédés sous les décombres de leur maison dans le 1er tremblement de terre du 25 avril 2015,  sa maman a subi un fort traumatisme crânien, une profonde blessure à la tête, son rétablissement émotionnel sera très long.







Nous continuons à grimper sur TAWAL un sentier fait de marches de pierre, le dénivelé est élevé, avec traversée de cascade, la difficulté est telle que parfois les mulets ont un autre passage plus long fait de caillasses.


Nous arrivons à l'école de TAWALdésastre de destruction.

La mousson et les secousses sismiques ont provoqué des glissements de terrain entraînant de nombreuses chutes de gros rochers.  


La reconstruction de l'école (qui comptait 433 enfants) est projetée à l'extrémité de la cour actuelle évitant le risque de glissements de terrain. 

Certains matériaux (pierres, fenêtres..) ont été récupérés afin de diminuer le coût de la reconstruction.




Nous décidons de poursuivre notre chemin abrupt malgré l'heure tardive d'où la crainte de s'équiper de lampe frontale 



Tout le long de notre parcours, nous croisons des campements de réfugiés du village de Tawal ; la joie, la surprise de nous voir se lisent sur leurs visages.




Des mamans et enfants sont invités dès le lendemain à rejoindre notre campement pour une distribution de vêtements et chaussures d'enfants.
  
Après plus d'une heure de marche sur un chemin pentu, nous arrivons dans notre campement de réfugiés situé sur une plaine sécurisée faite de terrasses de cultures : millet, maïs, ont été récoltés en novembre dernier. 
  
C'est la période de l'hiver, nous avons marché sous le soleil avec une température de 17°, 18° pour retomber très rapidement dans la soirée à 5°  6° degrés au dîner. 







Préparé sur feu de bois dans l'abri familial le dîner invite à se réchauffer (préparation d'une soupe d'orties fraîchement cueillies). 




A la lumière frontale la tente est montée. Les nuits seront glaciales. Au petit matin les terrasses sont parées d'une "jolie" gelée blanche.

Dans la matinée, les enfants nous rendent visite, rapidement nous étalons vêtements, chaussures, chaussettes par catégorie d'âge.

Notre campement est devenu un salon d'essayage pour enfants, je ne saurai exprimer par écrit la joie des enfants tellement elle était grande, le sourire naissait sur chaque visage. 

Sautant de joie, faisant des pirouettes, de grandes roues pour "sauter" d'une terrasse à l'autre. certains, loin de leur "maison", mettront plus d'une heure à la regagner, munis de leurs nouveaux vêtements. 

   
Baby Kansha, 12 mois, fait ses premiers pas dans ses chaussures  aidé de sa "canne" de maïs.. 







merci Titouan, Axel
   


Merci Malo,






Merci Malia 

























Merci Louane,

















A DHADING nous rencontrons une des familles du village de  Tawal, réfugiée sous des tentes "bleues".

Les doudounes de Louane et Malo ont été offertes à ces deux jeunes enfants ; le rapatriement de toute la famille dans cette grande ville a permis à Kebi, brillant écolier, de poursuivre sa scolarité jusqu'en avril 2016 (fin de l'année scolaire), rappelons que les enfants de la région de RI GAUN TAWAL n'ont pas eu cours du 25 avril jusqu'en septembre 2015 (construction des classes provisoires suivie de la période de forte mousson : juin à septembre).  Ces "petits bouts" sont pressés de remonter dans quelques mois au village y retrouver amis et famille. 


                                   



Anaki, âgée de 7 ans vit sous un abri de tôle, elle revêt une tenue de ski offert par Joffrey.
                         
                                    Merci Joffrey





Merci Aurélien

  



                       

             ,








Deux "Chorra" (enfants) jouent à la balle ; des pierres plates ils en font des raquettes..






Ces enfants très imaginatifs, créatifs, fabriquent leurs jouets grâce à la nature (bois, pierre, .. tiges de céréales séchées servent d'attache, de lien), des cailloux cassés en petits morceaux ils en font un jeu d'osselets.   

Lors de notre séjour les enfants des montagnes savouraient les vacances scolaires "forcées" période très froide cette année. Certains enfants hébergés dans les campements devaient marcher pendant plus d'une heure pour rejoindre l'école, le froid saisissait dans les classes provisoires.














Baby "Kansha" dort dans son berceau fabriqué en bambou porté sur le dos. 




Les enfants doivent participer aux tâches journalières, ramasser du bois, couper les tiges de millet, de maïs pour démarrer le feu de camp et faire des bottes servant de litière au bétail, arracher des patates douces, prendre soin de leur petite soeur, frère,...







La coupe des tiges de millet par les enfants. 
Les terrasses habituellement cultivées permettent la construction des abris provisoires.    








Ce petit garçon âgé de 7 ans affûte avec soin sa faucille pour couper l'herbe nourrissant les animaux. 




Fraîchement coupée, la canne à sucre est offerte aux enfants. 







Au quotidien les adultes doivent :

- ramasser du bois dans les forêts pour cuisiner et se chauffer,  









- remplir plusieurs fois par jour  leur cruche d'eau à une fontaine située à 15 minutes de l'abri  pour cuisiner et abreuver le bétail, quant au  linge il est lavé près de ce point d'eau. 
 







couper l'herbe pour le bétail, 





L'association NATA FRANCE remercie :

Louane, Malo, Malia, Luciane, Titouan, Axel, Aurélien, Geoffrey :

Par leur geste ces jeunes enfants français sont conscients d'avoir donné du bonheur à leurs copains népalais qui se sont trouvés démunis de maisons, vêtements, jouets. 



MERCI les enfants 

LA SURVIE :

Les villageois sont toujours dans une situation précaire,
Pour palier la perte de revenus, pour survivre les villageois de tous âges fabriquent des "doko" sur un gabarit. Le "doko" sera vendu aux environs d'1 € actuellement c'est leur seul ressource...








                                                                    



Le bambou coupé dans les propriétés de bambouseraies est                                             séché avant d'être travaillé.


Les villageois participent au WORLD FOOD, programme "vivre contre du travail" où ils reçoivent riz, lentilles en échange du travail fourni : la construction de la nouvelle piste d'hélicoptère à TAWAL  a permis aux villageois inscrits d'y participer.

Pendant notre séjour, nous avons su que la future piste pour  LADAP est en cours de construction. Chaque famille des villages environnants devra donner 30 jours de leur temps pour y oeuvrer.    




En prévision des fortes moussons, il se construit entre le sentier et la rivière un mur de pierre retenu d'un grillage, édifié par les villageois de KUTAL

A KUTAL nous avons rencontré le coordonnateur de la clinique/dispensaire médical détruit à Tawal, nous lui avons remis des médicaments.
Actuellement "Bec" exerce dans un abri religieux partiellement reconstruit à KUTAL

Nous remercions "Bec, Lila et Maya", par leurs courages et leurs compétences sans eux le nombre de morts (82) dans la zone de RI-TAWAL aurait été plus élevé. Rappelons qu'il aura fallu attendre 5 jours avant que les premiers hélicoptères prennent en charge 150 blessés pour être évacués sur les différents hôpitaux du pays.

Pour l'avoir vécu, c'est tout le peuple népalais de la région de TAWAL qui se soutient. Le troc alimentaire en produits locaux est de coutume : clémentines, bananes, oeufs, lait, igname, patate douce, canne à sucre, millet, maïs, diverses farines, viande, etc.. de même qu'une entraide dans les divers travaux des champs.

La reconstruction des maisons sera partiellement à la charge de chaque famille, l'Etat devrait verser une participation de 2 000 € à condition qu'elle soit construite d'après un plan parasismique défini par le gouvernement.... qu'en sera-t-il ? La résignation des villageois à la reconstruction de l'habitat en pierre est très forte : protéger la famille de la prochaine mousson sévissant dans quelques mois et libérer les terrasses des abris et campements provisoires pour cultiver le riz. 


                               Dhuseni









Dans les villages de Khutal, Tawal, Dhuseni certaines maisons sont en cours de reconstruction .... 

















Le village de RICHET, totalement détruit sera reconstruit sur un autre lieu, les villageois vivent dans deux endroits éloignés l'un de l'autre.
Actuellement 40 des 95 familles vivent près de Richet, en raison du risque de glissement de terrain, les autres familles se sont installées dans un camp sous tentes après 4 heures de marche et 5 heures de piste.


VOTRE AIDE FINANCIERE est IMPORTANTE pour la réalisation des projets prioritaires :

reconstruction selon un plan parasismique :
- des salles de classes de l'école,  
- du dispensaire médical
- de la centrale hydroélectrique et de la réparation des fondations des piliers porteurs des pipelines d'eau
  









LES ENFANTS ONT BESOIN DE VOUS, DE VOTRE AIDE

Rendez vous sur notre article "DON/ADHESION". 
Tous les dons récoltés par l'ASSOCIATION NATA FRANCE iront directement à l'élaboration des projets énumérés ci-dessus. 


MERCI A VOUS